Valérie Plante à la retraite du cabinet: une réunion d’«incompétents», dit Poilievre

MONTRÉAL — Avec la présence de la mairesse Valérie Plante, c’est finalement des incompétents qui se sont réunis à Montréal lors de la retraite du cabinet de Justin Trudeau, à en croire le chef conservateur Pierre Poilievre qui a rajouté lundi une couche d’insultes.

«Après avoir dit qu’il n’y a aucun lien entre les municipalités et le fédéral, la mairesse de Montréal assiste à la réunion du cabinet de Trudeau. Un autre incompétent», a-t-il lancé sur X (anciennement Twitter).

Il a réitéré que son «plan de gros bon sens» permettra de verser des fonds supplémentaires aux villes qui permettent davantage de construction «comme Trois-Rivières et Saguenay» et de pénaliser celles qui la freinent.

Dans une autre publication, il a partagé un article du Journal de Montréal datant du mois de mai qui relatait que Valérie Plante sollicitait des fonds aux gouvernements provincial et fédéral pour financer la construction de logements sociaux.

«Quelle incompétence, a-t-il écrit. Un jour elle dit que le logement municipal n’a rien à voir avec le fédéral. Deux jours plus tard, elle dit exactement le contraire.»

M. Poilievre avait fait les manchettes la semaine dernière en traitant les maires de Montréal et de Québec, Valérie Plante et Bruno Marchand, d’incompétents, reprochant au gouvernement libéral de verser «des milliards» à ces maires malgré ce qu’il décrit comme une «chute massive de la construction au Québec».

S’adressant brièvement aux journalistes en se rendant à la réunion  dans un chic hôtel de Montréal, la mairesse Plante a déclaré avoir été invitée pour «parler de la réalité de la crise du logement» dans sa ville et au Québec. Elle a refusé de répondre aux questions.

La semaine dernière, la mairesse Plante avait répliqué à M. Poilievre que le «gros bon sens» c’est aussi de «comprendre qu’au Québec, le financement fédéral en habitation ne passe PAS par les villes». Le maire Marchand l’a pour sa part accusé de s’adonner à «de la petite politique».

Au Québec, des dispositions législatives empêchent le fédéral de verser de l’argent directement aux villes, c’est-à-dire sans avoir conclu, au préalable, une entente avec le gouvernement provincial. Cela dit, les villes touchent tout de même des fonds fédéraux.

Peu avant la nouvelle publication du chef conservateur sur les réseaux sociaux, le ministre du Logement, Sean Fraser, s’est dit outré des insultes proférées dans les derniers jours.

«C’est incroyable pour un politicien fédéral de déclarer qu’une autre personne, une mairesse, est incompétente. Ce n’est pas approprié.»

M. Fraser a indiqué avoir tiré «beaucoup de leçons» des discussions avec la mairesse durant la journée afin de trouver des «solutions appropriées» et «uniques» face à la crise du logement.