L’amélioration de l’offre en loisir passe par la collaboration
LOISIRS. L’offre en loisir fait actuellement partie d’une réflexion dans la MRC de Bellechasse. Un travail en collaboration pourrait être la solution à certains des irritants actuels selon plusieurs.
Le Comité Loisir Action Bellechasse a récemment fait connaitre les résultats de ses travaux devant près d’une centaine de personnes, dont plusieurs élus récemment à Saint-Gervais. Formé de maires, de directeurs généraux et d’intervenants en loisirs, le comité travaille depuis plus d’un an sur un portrait de la situation. Un document a d’ailleurs été produit dans le but d’établir les forces, les faiblesses et les opportunités disponibles sur le territoire.
Présidente du comité, la mairesse de Saint-Gervais, Manon Goulet, explique que son comité espérait maintenant élargir son mandat vers un plan d’action. Elle tient aussi à se faire rassurante sur la réflexion en cours. Pas question de régionaliser des services pour le moment. «On doit travailler ensemble, plutôt qu’en silo. Les statuts sont différents d’une municipalité à une autre. À Saint-Gervais, nous avons une corporation, tandis qu’à Saint-Damien ou Saint-Charles, c’est l’affaire de la municipalité. On n’a pas à avoir chacune notre aréna ou notre terrain de balle. On doit respecter le rythme de chacune des localités là-dedans.»
Le maire de Saint-Michel, Éric Tessier, est l’un des élus qui affiche depuis un certain temps sa préoccupation face à l’offre de loisirs de sa localité et qui milite pour une meilleure efficacité. Il espère réussir à lier les besoins avec la capacité de payer des citoyens. «C’est le début d’une réflexion et l’exercice est pertinent. Maintenant, est-ce que la réflexion doit être régionale ou sous-régionale ? Par secteur d’activité ? Peut-être aussi que plusieurs réflexions doivent se faire en parallèle.»
Il ne faut plus voir le loisir comme un luxe, mais un moteur de développement, selon Mme Goulet. «Aujourd’hui, une jeune famille qui arrive dans une communauté veut des services en loisirs. Nous avons des infrastructures, mais ça prend des ressources aussi. On voit le jeu de chaise musicale qui se passe à l’heure actuelle chez nos intervenants.»
Une vision commune
Impliqué dans la relance de la balle-molle dans la région, Jean Roy est également en faveur d’un regard autre que local uniquement. «Le territoire est beau et a plein de potentiel. Il y a sûrement des municipalités et des résidents qui ne savent pas tout ce que possède le village voisin. Patinoire extérieure, sentiers pédestres ou autres. Diffuser davantage cette information d’une manière plus large aurait ses avantages.»
Il remarque que des localités travaillent déjà en collaboration, mais verrait d’un bon œil ce travail se faire davantage collectivement. Il cite en exemple le terrain de balle-molle à Honfleur qui aurait besoin d’une mise à jour. «Il n’y a pas de terrain de balle-molle à Saint-Anselme. Saint-Gervais loue déjà ce terrain pour combler ses propres besoins, Sainte-Claire est aussi achalandé et Honfleur est au milieu de tout ça.»
Ancien directeur de l’école secondaire de Saint-Anselme, Jean Roy aimerait également voir les directions de loisirs des municipalités et des écoles travailler plus étroitement. «À mon arrivée dans les écoles, on voyait tout ce monde travailler chacun de leur côté, alors qu’ils étaient dans des bâtiments voisins. On remarquait des dédoublements à l’occasion. Heureusement, une collaboration et une concertation s’installent graduellement.»
Responsable des loisirs à Saint-Damien, Pascal Gonthier sait que sa localité est au cœur d’un secteur où les moyens sont plus réduits. Il s’attend à ce que sa localité devienne possiblement le centre des loisirs dans le sud de la MRC. «Saint-Damien est la seule municipalité où une personne est payée pour organiser une offre de loisirs. Dans les communautés voisines, ce sont des bénévoles. On commence à travailler en commun une certaine programmation en loisir. Peut-être que je pourrais même éventuellement devenir une espèce de ressource commune à certains niveaux.»
Son homologue de Sainte-Claire, Rémi Roy, observe lui aussi une tendance vers une collaboration avec les localités voisines. Il entrevoit particulièrement avec Saint-Malachie dans son cas. «Nos voisines ont toutes des ressources en place, quand on regarde Saint-Anselme ou Saint-Lazare, alors la situation n’est pas la même. Saint-Malachie n’a plus la même offre de loisirs qu’il y a quelques années.»
Le changement le plus évident pour eux se situe au niveau des espaces qui étaient loués dans certaines écoles, particulièrement depuis que la Commission scolaire de la Côte-du-Sud a revu ses tarifs. «Nous n’allons plus au gymnase de l’école Morissette parce que nous ne pouvons plus en faire un loisir abordable, puisque l’on doit défrayer le surveillant et la location», explique Rémi Roy.
Pascal Gonthier ajoute que la situation n’est plus la même chez-lui non plus. «Avant, nous avions un échange du type tu viens chez-moi, c’est gratuit, je vais chez-toi la même chose. Ce sont les jeunes et les familles les perdants là-dedans. Il faudrait que cela soit revu.»
Pour Émilie Lacasse, agente de développement en activité physique à l’unité régionale de loisirs, est d’avis que la coopération sera la force du développement à venir de la MRC. «Il y a déjà beaucoup de partenariat qui se fait, surtout dans le sud avec les camps de jour unifiés et autres. Il faudra évidemment se compléter plutôt que se dédoubler, en plus d’avoir une vision commune.»