Originaire de Saint-Vallier: David Blouin, héros malgré lui

HÉROÏSME. Ancien pompier à Saint-Vallier, David Blouin a visiblement sauvé la vie d’un homme, le 5 février dernier, alors qu’il est intervenu dans un immeuble en flammes de la rue des Lilas à Québec.

L’événement s’est produit alors que M. Blouin effectuait une visite de logement dans l’un des immeubles sous sa responsabilité. Peu après son arrivée, il constate qu’un incendie est en progression dans le bâtiment voisin et décide de s’impliquer immédiatement.

Son premier réflexe a été de faire une reconnaissance rapide à l’arrière du bâtiment de trois étages. Il a tenté d’ouvrir la porte extérieure qui donne sur les aires communes, sauf qu’une forte fumée est apparue. Il a alors refermé la porte afin d’éviter la propagation. « J’aurais pu entrer et tenter de jouer les héros, mais je savais fort bien que si j’entrais plus profondément, je n’en ressortirais pas. Je me suis plutôt dirigé vers une autre porte », se rappelle-t-il.

Il avait entretemps repéré deux autres personnes en difficulté, qu’il a pu conseiller jusqu’à l’arrivée des pompiers de la Ville de Québec. Il est ensuite monté sur le balcon à sa droite en enjambant le garde-fou et a réussi à ouvrir la porte patio de l’appartement du rez-de-chaussée.

Avançant dans la pièce et criant pour tenter de savoir si des gens se trouvaient toujours à l’intérieur, M. Blouin a alors obtenu une réponse d’un résident. Guidant la personne grâce à sa voix, il a réussi à rejoindre Dominic Boudreault, résident de l’immeuble, et le guider vers l’extérieur. Ce dernier avait tenté de sortir du bâtiment, mais s’était plutôt perdu en raison de la fumée très dense.

L’adrénaline

Pompier volontaire à Saint-Vallier et Berthier-sur-Mer pendant 5 ans, David Blouin a été formé en tant que pompier volontaire, sauf que lors de l’intervention, il n’était plus à l’emploi d’un service Incendie et agissait donc en tant que citoyen. C’est en utilisant sa voix et en s’approchant qu’il a pu guider la victime vers lui pour établir le contact physique et la guider hors du bâtiment.

« L’adrénaline peut faire de belles choses. Si je n’avais pas été là, peut-être que ce monsieur-là ne serait plus là. Il a dû se rendre à l’hôpital à la suite de l’incendie pour y traiter des problèmes respiratoires, notamment. Il avait tellement de fumée dans ses poumons que si j’avais tardé à le sortir, il se serait possiblement évanoui », juge David Blouin.

Ce dernier se rappelle que l’événement s’est produit peu avant 17 h. Son passé de pompier volontaire lui a inévitablement servi lors de l’opération. « Il commençait à faire noir et il faisait assez froid. Sur l’adrénaline, on ne ressent pas ça, mais quand je suis entré dans mon camion, j’avais les doigts gelés. La plupart des gens ont peur de ça et se retirent ou restent figés. Le fait que j’en avais déjà vu dans mon passé de pompier ou de premier répondant m’a aidé, évidemment. Tout s’est déroulé convenablement et mes actions ont été correctes à première vue. »

Entrepreneur et propriétaire d’une entreprise de location de logements et aujourd’hui résident de Québec, David Blouin estime que si cela était à refaire, il agirait possiblement de la même façon. «J’en ai vu des feux et mon père était pompier aussi. Chaque situation est unique. Plein de facteurs peuvent faire en sorte que cela se passe différemment. J’ai toujours aimé ça. Si j’avais mon DEP, je ferais possiblement ça en «side-line». Ça me redonne le goût de retourner faire ça. »

Qu’en est-il de la personne qui devait visiter l’un de ses logements au moment des faits ? « Le monsieur a finalement pris le logement que je devais lui faire visiter, alors tout est parfait. »