Hulkenberg veut profiter du moment présent, ne se berce pas d’illusions pour dimanche

MONTRÉAL — Il y a longtemps qu’un pilote n’avait pas eu l’air aussi surpris, et heureux, de se retrouver à l’avant du peloton dans un Grand Prix de Formule 1.

Le pilote Haas Nico Hulkenberg a réalisé l’impensable samedi lors de la séance de qualifications du Grand Prix du Canada en s’adjugeant la deuxième place sur la grille de départ. Les festivités ont cependant été de courte durée, puisque les commissaires lui ont imposé une pénalité de trois places et retiré un point de classement pour avoir omis de se conformer à un drapeau rouge.

«C’est de toute évidence agréable d’obtenir un bon résultat en qualifications, dans des conditions difficiles, a mentionné Hulkenberg en conférence de presse avant d’apprendre qu’il était sanctionné. Nous avons été proactifs, avons maintenu les canaux de communication ouverts et avons obtenu cet excellent résultat.

«Gunther (Steiner, le directeur de Haas) m’a félicité, même s’il sait très bien que nous avons excédé les attentes en qualifications à cause des conditions climatiques. Mais peu importe ce qui se produira demain, il faut savourer le moment», a-t-il ajouté.

L’Allemand âgé de 35 ans en sait quelque chose, puisqu’il revient de loin.

Après avoir été pilote titulaire en F1 de 2010 à 2019, Hulkenberg fut pilote réserviste, d’abord chez Racing Point, puis chez Aston Martin, entre 2020 et 2022.

Haas lui a finalement offert une opportunité en or de retourner à temps plein dans la série reine du sport automobile cette saison. Une occasion qu’il a saisie sans hésiter. Et il a récompensé l’écurie américaine pour sa confiance samedi, au circuit Gilles-Villeneuve.

«Je n’ai pas l’impression que j’étais rouillé. Mais oui, ç’a été plus difficile pendant les week-ends de course; ils sont très dynamiques, et on doit sans cesse s’adapter. J’ai mis quelques courses avant d’être confortable dans la voiture, de saisir ses particularités.

«Mais ces trois dernières années (loin de la F1) ne m’ont pas affecté. Si vous connaissez les lois de la physique, et celles de la course automobile — elles sont toujours identiques, même si les voitures et les pneus changent —, alors vous devriez être capable de vous en sortir. Il s’agit d’être capable de s’adapter rapidement», a-t-il expliqué.

Quant aux attentes en vue de la course de dimanche, Hulkenberg ne se berce pas d’illusions.

«Il faut profiter du moment présent, même si nous devons aussi nous préparer pour la course. Mais nous devons être réalistes; notre rythme en course n’est pas très bon. Au moins, nous partirons d’une bonne place sur la grille de départ», a résumé Hulkenberg.

Alors, où peut-on s’attendre à le voir finir?

«Ce serait bien, quelque part entre la première et la 10e position», a-t-il laissé tomber en riant.