Le botteur des Alouettes Joseph Zema a pris bien des détours vers la Coupe Grey

HAMILTON — Assister au match de la Coupe Grey n’est pas si simple que cela. Demandez-le à Nick et Antonietta Zema.

Les parents du botteur australien des Alouettes de Montréal Joseph Zema devaient arriver jeudi de Melbourne, après avoir effectué des escales à Los Angeles, Chicago et Toronto.

«C’est un long voyage. Mais j’ai hâte de les voir», a dit Zema, dont la femme et le fils doivent également arriver samedi en provenance du Texas.  

Le parcours de Zema vers la LCF a été encore plus sinueux que celui de ses parents. L’ex-joueur de football australien, qui a atteint les rangs semi-professionnels, s’est intéressé à l’Amérique du Nord et à ses nombreuses versions du football avant d’adhérer à ‘ProKick Australia’, un programme pour les aspirants botteurs qui souhaitent se trouver une niche dans les rangs universitaires. 

«J’essayais de trouver un autre débouché, a expliqué Zema. J’étais trop vieux pour être repêché (par l’Australian Football League), donc je me sus tourné vers ‘ProKick Australia’, qui m’a orienté dans la bonne direction.» 

Il était à la croisée des chemins, après avoir obtenu son diplôme en science du sport et de l’exercice de l’Université catholique australienne de Melbourne.  

«J’avais le choix entre me soumettre au processus de ‘ProKick Australia’ et apprendre à botter un ballon de football ou encore prendre ma retraite et me trouver un emploi dans un bureau, s’est-il souvenu. Je suis très heureux de la décision que j’ai prise.»

Il s’est ensuite joint à l’Université du Verbe incarné de San Antonio, au Texas. L’école, qui évolue dans l’Association Southland, a été fondée en 1881 par les Soeurs de la Charité du Verbe incarné, qui s’étaient initialement établies au Texas afin de lutter contre une épidémie de choléra.  

À sa seule année d’admissibilité, en 2017, Zema a agi en tant que botteur pour l’équipe de l’école. 

«Ç’a été un tourbillon, pour être bien franc, a-t-il évoqué. Je savais que je me rendrais là-bas en juillet, et je crois que vers le 4 ou le 5 août, si je ne me trompe pas, je suis arrivé à San Antonio et qu’à peine deux semaines plus tard je jouais devant 40 000 spectateurs au stade de l’Université Fresno State. 

Zema a suscité l’intérêt dès ses premiers bottés, en réalisant même un de dégagement de 75 verges. Il a terminé la saison avec une moyenne de 46,7 verges par botté, et 31 de ses 77 tentatives ont franchi 50 verges ou plus. 

Il a donc été nommé sur l’équipe d’étoiles de l’Association Southland, après avoir repoussé l’équipe adverse à l’intérieur de sa ligne de 20 à 20 reprises. 

«Ç’a été une belle expérience, et ç’a changé ma vie, pour être franc. Et pour le mieux», a-t-il poursuivi au sujet de sa carrière universitaire. 

Après l’université, il a participé au mini-camp d’entraînement des Buccaneers de Tampa Bay et à celui des Jets de New York en 2018, avant d’obtenir un essai avec les Jaguars de Jacksonville. En 2019, il a joué pour les Commanders de San Antonio, dans la défunte ‘Alliance of American Football’.

Zema a éventuellement été sélectionné au septième rang du repêchage international de la LCF en 2021, devenant l’un des quatre botteurs australiens à sortir au premier tour. 

Les Stampeders de Calgary (Cody Grace), les Roughriders de la Saskatchewan (Adam Korsak), les Argonauts de Toronto (John Haggerty) et les Blue Bombers de Winnipeg (Jamieson Sheahan)ont aussi dans leurs rangs un botteur australien.

«Je crois qu’ils ont plus d’un tour dans leur sac», a dit l’entraîneur des unités spéciales des Blue Bombers Paul Boudreau au sujet des effets que les botteurs australiens peuvent mettre dans la trajectoire du ballon. 

Zema, qui est âgé de 29 ans, a élu domicile chez les Oiseaux, et il prend le métro régulièrement. 

«Ça me rappelle un peu Melbourne, avec tous ces restaurants et les cafés… C’est bien de pouvoir passer six mois ici à travailler, a-t-il confié. On n’a pas l’impression de devoir travailler. Je suis vraiment tombé en amour avec Montréal.»

Il habite au Texas pendant la saison morte. C’est là qu’il a rencontré sa femme, Ariana, il y a six ans. Une enseignante, qui passe juin et juillet avec Zema à Montréal. 

Le reste de la saison, leur relation en est une à longue distance. 

Zema, à sa troisième saison avec les Alouettes, et le botteur de précision David Côté procurent aux Alouettes un tandem redoutable. Zema a d’ailleurs emprisonné les Argonauts profondément dans leur territoire pendant l’essentiel de la finale de l’Est le 10 novembre dernier.