Les succès du Rocket sont passés par une façon de jouer plus imposante

MONTRÉAL — La saison du Rocket de Laval a basculé en un claquement de doigts et c’est en grande partie dû au changement de mentalité dans les trois zones.

Les recettes du succès sont habituellement simples dans le hockey. L’une d’entre elles veut simplement que le travail acharné accompagne le talent. Depuis quelques semaines, la formation lavalloise y a mis l’accent.

Après n’avoir remporté que cinq de ses 22 premiers matchs de la saison, le Rocket a présenté un dossier de 10-2-1 à ses 13 dernières sorties pour s’inviter au plus fort de la course aux séries.

Le jeu physique devant le filet et le long des bandes, pour notamment gagner les batailles pour la rondelle, s’est avéré la clé pour les hommes de Jean-François Houle. Et le plus intéressant pour l’entraîneur-chef, c’est que les joueurs au plus petit gabarit ont commencé à en donner autant que les joueurs plus imposants en ce qui concerne le travail en fond de zone et dans l’enclave.

«C’est là que nous avons eu une grosse amélioration dans notre équipe, a noté Houle. Nous gagnons beaucoup plus de batailles et nous nous positionnons un peu mieux pour effectuer de meilleures passes avec cohésion. Même les plus petits joueurs gagnent leurs batailles. C’est l’identité que nous voulons et c’est ce que nous avons montré depuis deux ou trois semaines. Nous voulons être difficiles à affronter.»

Ce n’est peut-être qu’une pure coïncidence, mais le Rocket s’est mis en marche depuis que le défenseur Arber Xhekaj a été rétrogradé dans la Ligue américaine. Celui qui est surnommé «le Shérif» n’a pas eu peur de jeter les gants et de jouer physique dans la LNH et son intensité a peut-être influencé d’autres joueurs.

Le retour de blessure du capitaine, Gabriel Bourque, n’est pas à négliger non plus. Le vétéran de 413 matchs dans la LNH est reconnu pour appliquer les détails, jouer avec intensité et amener de l’énergie sur la patinoire.

Bourque n’a obtenu que deux points à ses 11 dernières parties, mais son trio a souvent donné le ton pour le Rocket grâce à des présences convaincantes dans le territoire ennemi.

«Gab est un excellent leader. Un gars de la sorte qui a joué plus de 400 matchs dans la LNH, ça paraît beaucoup dans le vestiaire. Je ne pense pas que c’est une coïncidence que nos succès soient recommencés depuis son retour au jeu», a dit l’attaquant Philippe Maillet.

Et en défensive, il n’y a pas que Xhekaj qui peut laisser parler ses poings et ses épaules. Tobie Bisson connaît peut-être ses meilleurs moments de la saison et il a su réveiller la foule à la Place Bell à quelques reprises au cours des derniers matchs.

Bisson n’a pas hésité à asséner de violentes mises en échec en début de rencontre pour immédiatement établir le rythme. Dans son territoire, la capacité à récupérer des rondelles et la stabilité du défenseur de 26 ans ont fait de lui l’un des rouages importants du Rocket.

«Tobie gagne ses batailles et c’est un leader. Il effectue beaucoup de bonnes choses sur la patinoire. Il n’a pas la renommée de Xhekaj ou de (Logan) Mailloux, mais pour notre équipe, il est très important. Il nous donne de très bonnes minutes. Il était avec nous il y a deux ans et quand nous l’avons perdu l’an dernier, ça nous a fait très mal», a souligné Houle.

Le club-école du Canadien de Montréal a d’ailleurs ajouté dans ses rangs l’imposant attaquant de six pieds trois pouces et 203 livres Filip Cederqvist, jeudi. Le Suédois de 23 ans s’est senti à son aise à son premier match avec sa nouvelle équipe, samedi, dans une victoire de 4-1 aux dépens du Moose du Manitoba.

Cederqvist, qui était jumelé à Bourque et à Lucas Condotta, a été efficace en protection de rondelle près du filet et il a utilisé sa charpente pour donner des ennuis à ses adversaires le long des bandes.

«Il a été physique. Il a protégé la rondelle et il a été bon sur le long des rampes. Ce trio-là a été excellent et il a passé de bonnes minutes dans le territoire adverse. Le hockey, ce n’est pas toujours de marquer des buts. C’est d’écouler du temps ou d’être physique. Ce trio-là a fait un très bon travail (samedi)», a analysé Houle.

Il ne restera qu’à voir si ces élans physiques ne viendront pas écloper encore plus la formation de Laval, qui est déjà privée de quelques joueurs en raison d’une blessure.