Longue piste: un week-end enrichissant pour deux patineuses de la relève

QUÉBEC — Béatrice Lamarche a eu l’honneur de faire partie de la première paire d’une épreuve de la division A au Centre de glaces Intact Assurance, vendredi, après que l’anneau Gaétan Boucher eut été entouré par des centaines de jeunes provenant des écoles primaires de la région.

De son côté, Rose Laliberté-Roy a dit avoir eu «des papillons dans les jambes», au point où elle a commis un faux départ lors de sa course, samedi matin.

Les deux patineuses s’entraînent à Québec depuis plusieurs années et profitent maintenant du nouvel anneau de glace couvert, dont la construction a été complétée en 2021. Elles font partie de la relève du côté féminin et ont savouré chaque seconde de leur expérience durant la première Coupe du monde de patinage de vitesse longue piste présentée à Québec depuis 1992.

«J’ai pu ouvrir le bal devant les jeunes, qui avaient donc encore beaucoup d’énergie, a raconté Lamarche après avoir pris le 20e rang du groupe A au 1000 mètres, vendredi. C’était spécial. Ils criaient mon nom! J’ai dû me concentrer pour rester forte et stable émotionnellement.

«J’avais eu la chance de monter dans le groupe A et je ne m’attendais pas à ça. Juste de vivre cette expérience, c’est une réussite. Mon objectif ce matin était d’apprécier le moment. Je l’avais même écrit dans mon plan de course. Je l’ai fait.»

Lamarche a également participé aux deux 500 mètres dames du week-end, en relève à une autre patineuse malade. Après avoir pris le 19e rang du groupe B samedi, elle a grimpé au 12e rang du groupe B dimanche en améliorant son chrono de plus de deux dixièmes de seconde.

Laliberté-Roy et Lamarche sont âgées de 25 ans et ont espoir de participer aux Jeux olympiques de 2026, à Cortina d’Ampezzo et Milan.

Elles ont connu des saisons bien différentes cet hiver.

Lamarche admet avoir fait un petit pas vers l’arrière.

«Mes performances ne sont pas au niveau que je souhaitais, que je sais que je peux démontrer, a dit la native Québec. Mais une saison plus difficile, ça fait partie d’une carrière d’athlète.

«Je veux retrouver mes forces et travailler là-dessus», a-t-elle ajouté.

L’entraîneur de l’équipe nationale à Québec, Gregor Jelonek, a souligné que Lamarche est un cas particulier. Habituellement en patinage longue piste, un athlète va se spécialiser dans les sprints ou les longues distances. Lamarche, elle, excelle surtout dans les distances intermédiaires, sur 1000 et 1500 mètres.

«Je pense que nous avons essayé de découvrir le profil de Béatrice, a dit Jelonek. En faisant ça, nous avons peut-être oublié un peu de travailler sa puissance. Pour les prochaines années, ce sera de retravailler cette force qui va l’aider à mieux gérer la puissance en début de course et de l’avoir plus longtemps, surtout pour le 1000 et le 1500 mètres, justement.»

Jelonek a aussi noté l’importance pour Lamarche de la présence de Valérie Maltais au centre d’entraînement à Québec depuis bientôt deux ans. L’expérimentée patineuse de 33 ans continue de développer son potentiel après avoir fait la transition du courte piste au longue piste après les Jeux olympiques de 2018.

«Elle lui montre un peu ce que ça prend pour être une athlète de haut niveau», a souligné Jelonek.

«Mais quand un athlète ne retrouve pas ses repères durant une saison, la confiance baisse, a-t-il ajouté au sujet de Lamarche. Elle devra retrouver cette confiance et nous pensons l’aider en changeant son entraînement la saison prochaine.»

De son côté, Laliberté-Roy était rayonnante après avoir pris le 11e rang du groupe B sur 500 mètres, samedi. La Lévisienne participait ce week-end à une deuxième étape de la Coupe du monde cette saison, après celle à Salt Lake City le week-end dernier.

«Je reviens de Salt Lake City et ça avait super bien été, a-t-elle dit après sa course. Là, j’étais devant ma famille et mes amis et je les entendais! Cette fébrilité m’a coûté un faux départ! Mais je suis contente de ma course en général.»

Elle a enchaîné avec une cinquième place au sein du groupe B lors du deuxième 500 mètres du week-end à Québec, dimanche. Elle a amélioré son chrono de plus de trois dixièmes de seconde, passant sous les 39 secondes.

Laliberté-Roy est aussi contente de sa saison, même après avoir été exclu des étapes de la Coupe du monde cet automne.

«Depuis quelques mois, ça va vraiment bien. J’ai réussi mon meilleur temps à vie au 500 mètres la semaine dernière et je ne m’y attendais vraiment pas, a-t-elle raconté. La progression est là, autant techniquement que sur les temps.»

Jelonek a également souligné l’importance pour Laliberté-Roy de continuer à progresser au niveau technique.

«C’est une fille très forte, avec beaucoup de puissance et elle doit continuer à peaufiner sa technique pour bien transmette sa puissance sur la glace, a-t-il dit. Elle démontre son potentiel. En ce moment, elle patine dans le groupe B. Nous voulons la voir monter dans le groupe A, mais sans lui mettre de pression.

«Je crois au travail au quotidien. Elle est une fille assidue, qui veut, qui ne lésine pas sur les efforts.»

Et une expérience comme celle de ce week-end, où le sourire est facile devant parents et amis, ne peut que pousser ces deux athlètes dans la bonne direction.