Marie-Philip Poulin voit son rêve de jeunesse devenir réalité avec la LPHF

MONTRÉAL — La joueuse canadienne de hockey Marie-Philip Poulin dit que son rêve devient finalement réalité.

La triple médaillée d’or olympique – surnommée «Captain Clutch» pour ses succès sur les plus grandes scènes du hockey – travaille à la création d’une ligue professionnelle féminine durable depuis la dissolution de la Ligue canadienne de hockey féminin (LCHF), il y a quatre ans.

Mercredi, l’équipe de la Ligue professionnelle de hockey féminin de Montréal a lancé son camp d’entraînement en vue de la saison inaugurale de la ligue.

«Enfin, c’est aujourd’hui le grand jour, a mentionné Poulin au Centre 21.02, où l’équipe montréalaise, qui n’a pas encore été nommée, s’entraînera toute la saison. Je l’attendais depuis longtemps. Aujourd’hui, c’est excitant. C’est comme un enfant à Noël.»

Les six équipes originales – Montréal, Toronto, Ottawa, New York, Boston et Minnesota – ont amorcé leur camp d’entraînement avec des tests médicaux et physiques et une orientation. Montréal s’entraînera pour une première fois sur la patinoire, samedi.

«C’est tellement excitant de voir toutes les filles arriver sous le même toit. Il y a eu des heures et des heures de travail acharné (pour arriver ici), a insisté Poulin. Pouvoir amener non seulement les filles du Canada, mais aussi des États-Unis, de la République tchèque, du monde entier. C’est incroyable.»

Poulin se souvient d’avoir rencontré l’équipe américaine aux Championnats du monde de hockey féminin de 2019, en Finlande, quelques jours seulement après la cessation des activités de la LCHF.

Elles étaient déterminées à jeter les bases de l’Association des joueuses professionnelles de hockey – un précurseur de la création de la LPHF.

«Je mentirais si je disais que ce n’était pas une période difficile à ce moment-là, a-t-elle déclaré. Il y a eu des moments (en cours de route) où tu te dis: ‘Est-ce que ça va arriver?’ Mais oui, ça arrive. Nous y sommes finalement, au premier jour du camp.»

La saison de la LPHF débute en janvier avec un calendrier de 24 matchs qui sera dévoilé «très bientôt», selon la directrice générale de l’équipe montréalaise, Danièle Sauvageau. Les six équipes se réuniront du 3 au 7 décembre à Utica, dans l’État de New York, pour des matchs préparatoires, des entraînements et des séances d’information.

Mardi, chaque club a dévoilé des «chandails patrimoniaux» qui mettaient en vedette les couleurs des équipes et les noms des villes cousus à l’avant, bien qu’aucun nom ou logo d’équipe n’ait été confirmé.

Poulin, l’une des trois premières signatures de Sauvageau aux côtés de l’attaquante Laura Stacey et de la gardienne Ann-Renée Desbiens, arborera les couleurs de Montréal une fois la rondelle tombée.

Elle a joué professionnellement dans la ville pour les Stars de Montréal et les Canadiennes de Montréal, dans la LCHF, mais jamais dans une ligue de ce calibre – avec des investisseurs aux poches profondes et une convention collective de huit ans entre la ligue et l’association des joueuses.

La Beauceronne de 32 ans ne pouvait pas imaginer commencer ce chapitre de sa brillante carrière ailleurs.

«Montréal est un endroit assez spécial dans ma carrière et dans ma vie en général, a souligné Poulin. Ç’aurait été difficile de me voir (jouer ailleurs).»

Quelque chose qui manquait

En grandissant, Maude Poulin-Labelle a idolâtré l’ancienne vedette du Canadien de Montréal P.K. Subban et elle voulait jouer dans la LNH, parce que c’était ce qu’elle voyait à la télévision.

«Pour créer une idole ou avoir quelqu’un que l’on admire, il faut pouvoir le voir, a fait valoir Poulin-Labelle, qui a joué pour l’Université Northeastern la saison dernière et qui a été sélectionnée par Montréal lors du tout premier repêchage de la LPHF. Quand j’étais très jeune, le hockey féminin n’avait pas cette plate-forme.»

Le rêve de Marie-Philip Poulin en grandissant était de jouer pour l’équipe nationale féminine. Jouer professionnellement ne lui venait pas à l’esprit pour les mêmes raisons.

«Quand j’étais enfant, pour moi, c’était l’équipe nationale et évidemment c’est tout ce que tu voyais, a-t-elle indiqué. Maintenant, tu peux jouer dans la LPHF et avoir ces petites filles qui rêvent de jouer pour Montréal, Toronto, Ottawa, Boston, New York ou Minnesota. C’est quelque chose d’incroyable.

«Évidemment, il manquait quelque chose. Tu vas à l’université et lorsque tu obtiens ton diplôme, ‘que dois-je faire maintenant?’ Je pense que beaucoup de ces joueuses n’atteignent jamais leur plein potentiel.»

Poulin-Labelle n’aurait pas pu imaginer ça lorsque sa carrière dans la NCAA a débuté, en 2018.

«Hier soir, juste en me couchant, je me suis dit: ‘Oh, je vais aller à mon premier jour de travail et c’est le hockey’, a-t-elle raconté. C’est vraiment historique parce que quand j’ai commencé l’université, je ne pensais pas que ce serait possible. J’ai l’impression que je ne m’en rends toujours pas compte.»