Treizième en août 2022, Leylah Fernandez évite de penser au classement

MONTRÉAL — Il y aura exactement un an mardi, Leylah Fernandez atteignait sa meilleure position en carrière à la WTA en se hissant jusqu’au 13e rang. Maintenant 81e à la veille de sa première sortie à l’Omnium de tennis Banque Nationale, la jeune Québécoise dit se préoccuper davantage de la qualité de son jeu au quotidien que de sa position générale dans la hiérarchie du tennis féminin.

«Depuis longtemps, je n’essaie pas de penser au classement. Je ne peux pas contrôler le classement. Il y a beaucoup de joueuses qui font de bons résultats, elles gagnent des points et alors elles montent au classement, et d’autres qui restent à la même place», a mentionné Fernandez lors de sa première rencontre avec les représentants des médias, dimanche.

«On essaie juste de se concentrer dans mon jeu et le classement n’est jamais la priorité. Bien sûr, on veut avoir un classement assez haut pour entrer dans les tournois, voyager, planifier un peu plus facilement notre calendrier. Sinon le classement n’est pas une priorité pour nous», a ajouté Fernandez, qui dit noter de l’amélioration dans son jeu lors de ses séances d’entraînement.

Les ascensions et glissades de Fernandez au classement de la WTA au cours des deux dernières années illustrent très bien à quel point un court laps de temps au fil d’une saison peut changer radicalement le portrait global d’une joueuse.

Après sa spectaculaire prestation aux Internationaux des États-Unis en septembre 2021, où elle a joué en grande finale, la Lavalloise de 20 ans est passée du 73e au 28e échelon. Neuf mois plus tard, une qualification aux quarts de finale aux Internationaux de France l’a menée jusqu’au 15e rang.

Ces beaux moments ont été suivis d’épisodes plus malheureux: une blessure à un pied qui lui a fait rater la saison sur gazon à l’été de 2022 et des éliminations en deuxième ronde aux Internationaux des États-Unis, en septembre 2022, puis aux Internationaux de France, ce printemps.

Après sa défaite en simple à Paris, Fernandez est passée du 49e au 95e rang.

Bianca Andreescu est bien placée pour comprendre la situation, elle qui a atteint le quatrième rang au terme d’une saison de rêve en 2019, et qui est maintenant 41e après une succession de déboires, surtout physiques.

«Le tennis, à cet égard, est très intéressant. Vous pouvez avoir cinq mois extraordinaires, puis les cinq suivants seront absolument affreux. Aussi, vous pouvez connaître une merveilleuse année et perdre tous vos points la suivante», rappelle l’Ontarienne, qui croisera le fer avec l’Italienne Camila Giorgi mardi soir sur le court central du stade IGA.

«Au tennis, la clé est la régularité. Ce n’est pas facile. Ce sont des montagnes russes, mais c’est aussi ce qui en fait la beauté.» 

Un peu comme Fernandez, Andreescu essaie de ne pas trop se concentrer sur sa position au classement. Toutefois, elle est bien consciente des désavantages liés à un classement moins favorable.

«Si le tirage vous fait tomber sur une joueuse comme Iga (Swiatek, numéro un mondiale) en première ronde, ça peut être un peu plus compliqué», souligne Andreescu.

«Pour cette raison, c’est bien d’être classée parmi les têtes de série dans un tournoi. Ce n’est pas le genre de matchs de premier tour que vous souhaitez.»

La Danoise Caroline Wozniacki, qui effectue un retour au jeu cette semaine après une absence de trois ans sur le circuit féminin, n’hésite pas à dire qu’il est plus facile de faire son chemin vers les hautes sphères du classement que d’y demeurer, par la suite.

«Personne n’attend rien de vous, et puis, tout d’un coup, vous êtes mieux classée et on attend de vous que vous jouiez au moins les quarts de finale ou les demi-finales chaque semaine. Non seulement cela, mais toutes les joueuses savent exactement comment vous jouez. Vos matchs sont diffusés à la télévision, il y a plus de statistiques sur vous», fait remarquer Wozniacki, qui a occupé le premier rang du classement mondial pendant 71 semaines en 2010 et 2011.

«C’est beaucoup plus difficile de rester là que d’y arriver, ajoute-t-elle, et c’est aussi pourquoi vous devez continuer à vous améliorer chaque jour, chaque semaine. C’est pourquoi il faut un talent très spécial, du travail, de la chance et tout le reste pour vraiment rester au sommet du sport pendant très, très longtemps.»