Départ canon pour la motoneige
LOISIRS. Les précipitations de neige constantes et abondantes ont donné un bel élan au début de saison des motoneigistes dans la région.
La situation ravit les regroupements dans Bellechasse et Les Etchemins qui ont connu une bonne vente de droits d’accès. Gilles Lacroix du Club de motoneige Bellechasse, dont l’organisation compte plus de 600 membres, espérait un tel départ. «Les motoneigistes sont nombreux dans nos sentiers et parfois, ils viennent de loin. C’est plaisant d’offrir du service et de voir les retombées qui s’y rattachent. Ces gens vont consommer pendant un bon moment chez nous, car ils apprécient nos sentiers. Les retombées économiques sont alors évidentes».
Dans Les Etchemins, le président du club, Martin Nicol, précise lui aussi que la prévente a été excellente. «Nous avons surpassé le nombre de droits d’accès de l’an dernier. Nous avons environ 420 cartes vendues alors que nous étions tout près de 400 l’an dernier. L’arrivée tardive de la neige avait freiné la vente.»
Les chutes de neige abondantes des derniers jours amènent toutefois les clubs à être vigilants vis-à-vis l’entretien des voies de circulation ajoute M. Nicol. «Il ne faut pas qu’il y ait trop de neige en peu de temps. Cela devient difficile de faire de beaux sentiers, car la neige ne durcit pas. Tous les jours, les sentiers se brisent en cours de journée et conserver un fond de neige convenable devient alors difficile».
Quelques chantiers importants
Ce succès dans la vente de droits d’accès est une bonne chose pour les clubs. Gilles Lacroix indique que son organisation a dû débourser plus de 435 000 $ depuis le début de la saison. «C’est l’une des années les plus importantes en termes de travaux, notamment en raison de la mise en place d’un tout nouveau sentier de la Trans-Québec #35 qui relie les territoires de Saint-Nérée et Saint-Damien. Nous avons dû réaliser une dizaine de kilomètres en collaboration avec le Club quad de Buckland, avec plus de 100 000 $ financés en grande partie par les deux organisations». D’autres travaux de moindre envergure ont aussi été réalisés à Saint-Lazare, de même qu’entre Armagh et Saint-Philémon ajoute M. Lacroix.
L’organisation a aussi procédé à l’achat d’une nouvelle surfaceuse, au coût de 335 000 $, qui sera affectée à l’entretien de plus de 90 kilomètres de sentier sur la partie nord du territoire, particulièrement dans les environs de Saint-Gervais, Saint-Raphaël, Saint-Michel, Saint-Vallier et Berthier-sur-Mer.
L’ouverture des sentiers dans Les Etchemins a, quant à elle, nécessité passablement de travaux. «On a découvert beaucoup de branches et des arbres tombés dans les sentiers en raison des premières précipitations de la saison. Heureusement, nos bénévoles ont fait un bon travail à ce niveau», indique Martin Nicol dont l’organisation ne prévoit pas faire d’investissements majeurs à court terme, sinon la construction d’un garage pour entreposer les véhicules servant à l’entretien des sentiers.
Si l’implication de bénévoles n’est pas une problématique dans Les Etchemins, le Club de motoneige Bellechasse, qui dessert 13 municipalités et entretient plus de 150 kilomètres de sentiers, doit composer avec certains besoins à ce chapitre, explique Gilles Lacroix. «Il y a un bon nombre de personnes dans le secteur de Saint-Gervais et ces gens-là font du bon travail. Plus au sud, nous avons encore de la difficulté à recruter, spécialement Armagh, Saint-Philémon et Saint-Damien où nous aurions besoin de gens prêts à s’impliquer.»
Pas de menace de blocus des sentiers … pour l’instant
Par ailleurs, les clubs de la région n’affichent aucune inquiétude alors que l’Union des producteurs agricoles (UPA) envisage de demander à ses producteurs de refuser de donner accès à leurs terres dès le 1er février afin de mettre de la pression sur le gouvernement Couillard pour qu’il revoie le calcul du remboursement de taxes foncières aux agriculteurs. «Dans notre secteur, aucun agriculteur ne m’a signifié ses intentions de bloquer les sentiers en raison du litige», indique Gilles Lacroix.
Lui-même producteur agricole, il trouve toutefois dommage que la menace refasse surface. «L’UPA n’a tellement pas de leadership qu’on se fait prendre en otage pour défendre un point de vue. C’est un coup très bas envers les motoneigistes. Je ne prendrai pas un pion en otage pour défendre les positions de l’UPA. Quand tu es obligé de défendre un passage, de bloquer des routes et de manifester pour avoir les gens de ton côté, c’est déplorable. Ça s’est fait dans les années 70, mais disons qu’aujourd’hui, ce n’est pas très révolutionnaire.»
Martin Nicol n’a lui non plus eu d’échos sur une éventuelle menace de fermeture des sentiers sur le territoire des Etchemins. «Il est certain que si cela devait arriver, nous les supporterons. Ce sont nos partenaires après tout. Nous devons toujours négocier avec ceux qui nous permettent de circuler sur leurs propriétés. Il est certain que plusieurs nous confient que les hausses de taxes qu’ils subissent leur font mal et cela sert la négociation que nous avons avec eux.»