Michel Tardif: devenir un athlète à 56 ans

COMPÉTITION. L’histoire de Michel Tardif, 59 ans de Saint-Henri, n’a rien de banal. Il a commencé à s’entraîner il y a trois ans à peine et figure aujourd’hui parmi les plus dignes représentants des courses à obstacles au pays.

S’il considère qu’il était dans une forme convenable il y a quelques années, les premières épreuves auxquelles il a participé ont changé bien des choses. «Un de mes amis m’a proposé de faire une course il y a trois ans. J’ai failli mourir. Je m’étais dit «plus jamais», mais quelques jours plus tard j’ai commencé à chercher pour en trouver d’autres.»

2017 a été son année la plus productive jusqu’à maintenant avec 34 courses, dont trois demi-marathons et 31 courses à obstacles à l’âge de 58 ans. Le fait saillant de son été a été une participation au championnat du monde de courses à obstacles, regroupant 67 pays, à Blue Mountain en Ontario. «À ma première saison, j’ai fait sept courses. L’été dernier, à ma deuxième saison, j’en ai fait une douzaine, dont un demi-marathon. J’y ai pris rapidement goût.»
Lorsque Michel Tardif parle des courses à obstacles, il le fait avec passion, utilisant au passage toute la terminologie rattachée à ce type d’activités.  Les OCR, les Spartan, les X-man, les Blackout, il les connaît toutes et est maintenant connu de tous, ayant obtenu le titre de «Gentleman» dans sa catégorie et étant identifié par plusieurs autres participants par son surnom, Iceman.

Simple et motivant

L’athlète bientôt sexagénaire estime qu’il n’est pas nécessaire d’être un athlète pour se lancer. «Je ne me suis jamais entraîné avant. Je tondais mon gazon comme tout le monde. J’ai toujours bien mangé, mais je n’ai jamais fait d’effort pour maintenir un certain poids. Je n’ai jamais fait de sport d’équipe et je n’étais pas vraiment bon au hockey quand j’étais jeune. Je ne suis pas un athlète olympique, je ne suis pas financé par une grosse compagnie, je fais ça pour m’amuser. Je suis toujours en compétition avec moi-même.»

L’entrainement n’est plus un devoir, mais une passion pour Michel Tardif.

Il se surprend souvent également, lors d’événements locaux, à épauler des participants plutôt qu’à vouloir compétitionner. «Si une personne prend l’initiative de s’inscrire à une épreuve du genre et qu’elle pèse 300 livres par exemple, le défi n’est pas de compétitionner contre elle, mais beaucoup plus de la supporter et de l’aider à compléter le sien. Cette personne a tout mon respect.»

C’est à ce niveau qu’il estime avoir changé depuis qu’il a entrepris ce type de défis. «Aujourd’hui, je suis plus ouvert aux différences. De voir une panoplie de gens composés d’élite et de participation, c’est venu me chercher. Au départ, je pouvais possiblement être froid, maintenant je vais davantage vers les gens.»

Michel Tardif a eu de nombreuses implications dans sa vie, ayant été président d’entreprises,  d’organismes professionnels et caritatifs, directeur général, commissaire d’école, conseiller municipal, et autres. Il est aujourd’hui président de la Société historique de Bellechasse. L’idée de se dépasser l’a toujours habité, sauf qu’il avait l’impression de ne jamais atteindre ses limites. «Dans les courses à obstacles, les seules limites sont celles qu’on se fixe et l’impensable devient réalisable avec de la volonté, des efforts et de la détermination.»

Il se dit d’ailleurs fier de voir l’émergence d’épreuves du genre dans la région. «Chez nous, il y en a une, c’est le défi La Durantois et c’est basé sur la ferme donc, très stimulant. Ces courses-là, généralement, supportent des causes, comme l’autisme au Défi La Durantois. La première que j’ai faite, ils ont remis un chèque de 80 000 $ pour la dystrophie musculaire. On y rencontre des gens exceptionnels, autant chez ceux qui courent et les bénévoles. Tu t’amuses, tu te dépasses et c’est utile.»

Son premier défi de l’année 2018 sera de participer à une course en équipe d’une durée de 24 h à Rigaud. Son plan de match pour l’été 2018 : pas moins de 50 courses, dont un premier marathon. À l’automne, il traversera l’Atlantique pour prendre part aux championnats du monde de courses à obstacles qui auront lieu à Londres, en Angleterre, du 19 au 21 octobre.