Une décision que ne regrette pas Julie Labonté
ATHLÉTISME. Après une année 2015 difficile marquée, entre autres, par une diminution importante de ses performances en raison de problèmes personnels vécus par sa meilleure amie et de blessures, l’espoir renaissait en début d’année pour la lanceuse de poids Julie Labonté.
Dans un élan de solidarité jamais vu dans la région pour un athlète de la relève ou de l’élite, la communauté de Sainte-Justine et des Etchemins avait amassé près de 30 000 $ en argent, produits et services entre décembre 2015 et février 2016 pour qu’elle puisse se consacrer entièrement à son entraînement et, espérait-on, assurer sa qualification olympique aux Jeux de Rio. Malheureusement pour ses supporteurs et Julie elle-même, le rêve ne s’est pas matérialisé. Ce n’est cependant que partie remise, promet l’athlète etcheminoise.
Lors des récents championnats canadiens d’Edmonton, qui servaient à la fois d’essais olympiques, seule Brittany Crew s’est qualifiée pour Rio, grâce à sa médaille d’or et son jet de 18,06 m, 31 centimètres de mieux que le standard olympique de 17,75 m.
«J’étais quand même contente d’avoir terminé en troisième position, même si mon objectif premier était de lancer 16 m. Au début de mai, j’ai dû abandonner la glisse que je maîtrisais depuis 10 ans pour revenir à la rotation, technique que je connaissais peu à ce moment, sauf avec le lancer du disque. Je n’avais que deux mois pour m’adapter et je savais bien que dans les circonstances, les deux premières positions aux essais canadiens seraient assez difficiles à aller chercher. Mon jet de 15 m 62 est ma meilleure performance à vie en tournant», précisait l’athlète de son domicile de Tucson, en Arizona.
La santé d’abord
En abandonnant la glisse de façon définitive le 7 mai dernier, Labonté faisait du même coup son deuil des Olympiques. Il en allait toutefois de sa santé et de son avenir comme athlète.
«Je voyais qu’avec la glisse, j’avais toujours de la douleur à la jambe droite. Mon ischio était toujours sensible et j’avais toujours peur de me blesser. Je n’étais plus capable d’aller chercher toute l’amplitude nécessaire pour augmenter la distance sur chacun de mes lancers. Avec mon entraîneur, on a décidé que la meilleure façon de continuer à lancer tout en demeurant en santé, c’était de changer de technique», précise la Justinoise.
Labonté ajoute que depuis ce temps, elle n’a plus de douleurs à la jambe lorsqu’elle utilise le mouvement de rotation. «Je savais qu’en prenant cette décision, je devais retourner à la base. Je ne suis pas très bonne, car je commence avec cette nouvelle technique. Il est important pour moi de m’entraîner quotidiennement, de monter mon mouvement et de le perfectionner», poursuit-elle.
Bien qu’il y ait une similitude avec le mouvement de rotation utilisé pour le lancer du disque, il a également été décidé de mettre cette épreuve temporairement de côté. «Quand j’ai décidé d’y aller sérieusement avec la spin , mon entraîneur a vu que j’avais développé des faux plis au disque que je reproduisais au poids. Aussitôt que j’ai arrêté le disque pour me consacrer uniquement au poids, ma technique s’est rapidement améliorée.»
Julie souligne qu’elle entend éventuellement retourner à la pratique de son deuxième sport de prédilection, mais seulement quand sa technique sera au point. «Comme c’est nouveau pour moi et qu’il n’y a plus de compétition cette année, je vais me consacrer uniquement à mon entraînement au cours des prochaines semaines. Si je ne suis pas aux Olympiques cette année, j’entends me préparer en vue des prochains championnats du monde, dont celui de l’an prochain à Londres, mais surtout pour les Olympiques de 2020 à Tokyo.»