Yvan De Blois raconte l’histoire des familles de Sainte-Claire

HISTOIRE. L’auteur Yvan De Blois était accompagné de plus de 220 personnes jeudi soir dernier au Complexe Sportif et Culturel lors du lancement de son livre «Portrait de familles… du temps passé», une œuvre de 535 pages qui a nécessité plus de 15 années de recherche et qu’il a réalisé seul, sans aucune subvention ou soutien financier.

Publié à 300 exemplaires, le livre transporte ses lecteurs au XIXe siècle, au milieu de la réalité de cette époque lointaine ayant façonné ce milieu de vie qu’est la paroisse de Sainte-Claire. Plus de 600 familles font partie du livre et plus de 5 000 personnes y sont mentionnées.

Sans être un ouvrage de généalogie, Yvan De Blois a voulu profiter de cette occasion pour présenter une à une les familles et les personnes demeurant à Sainte-Claire en 1871, certains de leurs ascendants et même quelques-uns de leurs descendants ayant aujourd’hui des ramifications dans de nombreuses municipalités de Bellechasse et d’ailleurs. Il utilise différents événements et anecdotes pour raconter leurs histoires.

«C’est une autre façon d’illustrer l’histoire de Sainte-Claire à travers les familles. Le point de départ est le recensement de 1871 qui nous dit beaucoup de choses sur les 2 841 personnes qui habitent à Sainte-Claire, leurs parents, les grands-parents et même les descendants. Ce sont eux qui ont fait l’histoire, construit l’église, les premières écoles, les routes, les ponts et, surtout, les premières industries», précise l’auteur.

Esprit entrepreneurial

Yvan De Blois a été à même de constater que l’esprit entrepreneurial qui existe aujourd’hui à Sainte-Claire ne date pas d’hier. «Cette génération en est une qui développe littéralement l’économie. En 1871 à Sainte-Claire, il y a onze moulins, dont quatre à farine. À ce moment, c’est la municipalité la plus imposante en matière industrielle puisqu’il y a aussi deux manufactures de chaussures, une de moulins à battre, une de rouets et une autre de chaises».

En 1851, il y avait 3 500 personnes à Sainte-Claire, plus qu’aujourd’hui, même si le territoire du moment était plus grand, rappelle l’auteur. «En 1871, on avait remarqué une baisse de la population, car plusieurs avaient quitté pour la Nouvelle-Angleterre et aussi pour le haut du comté. Sainte-Justine avec les trappistes, Lac-Etchemin, Sainte-Rose, Saint-Prosper, tout ce secteur est en développement à l’époque. Malgré tout ça, on remarque toute la vitalité qui existait à ce moment-là sur le territoire de Sainte-Claire».

Il explique aussi la mentalité de Sainte-Claire à l’époque. «Ce n’étaient pas des gens qui attendaient après les autres pour faire des choses. Sainte-Claire est devenue, par exemple, la première paroisse catholique-romaine à l’échelle du Canada. Lorsqu’est venu le temps de construire l’église, les gens de Sainte-Claire ont dû défoncer des barrières légales pour le faire en 1824. Le pont est un autre exemple frappant. C’est à la suite d’une noyade que les citoyens se sont pris en main pour le réaliser, sans l’aide du gouvernement et sans autorisation».

Yvan De Blois se souvient avoir commencé à penser à une telle démarche quelques années après être arrivé à Sainte-Claire à l’âge de 11 ans en compagnie de ses parents. «Je suis arrivé à Sainte-Claire en 1957, après que mes parents aient décidé de revenir à nos souches. Mon père m’a expliqué un peu l’histoire de la famille et la généalogie qui l’accompagne. En 1972, j’étais président de la Jeune chambre et on se préparait à célébrer les fêtes du 150e anniversaire. Le comité dont je faisais partie m’avait confié le volet historique et patrimonial et j’y ai pris goût. En 1997, lors du 175e de la paroisse, j’avais réalisé une brochure avec Mario G. Fournier. C’était frustrant, car nous avions bien plus de choses à dire que ce que nous avions publié.»

C’est ainsi que les pionniers de Sainte-Claire l’ont inspiré à aller de l’avant, même sans appui financier ou autre. «Je suis en auto-publication. Je poursuis la tradition des gens de Sainte-Claire. J’ai décidé de me faire un pont sans autorisation gouvernementale», illustre-t-il en conclusion.