Faible saison acéricole marquée par les extrêmes de température

AGRICULTURE. Les caprices de la météo ont causé une forte diminution de la production de sirop d’érable, malgré un plus grand nombre d’entailles que par le passé.

En 2018, les 13 700 membres de la Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ) ont récolté 118 millions de livres de sirop d’érable avec 46,8 millions d’entailles.

L’an dernier, les acériculteurs québécois avaient atteint un record à 152,2 millions de livres. Il faut remonter à 2015 pour trouver une production inférieure à la saison 2018 (voir boîte infos).

L’année suivante, la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec (RMAAQ) accordait cinq millions d’entailles supplémentaires à distribuer aux acériculteurs.

«Sans les nouvelles entailles, on serait tombé sous les 100 millions de livres», pense Marcel Larochelle, président du Syndicat des acériculteurs de la Beauce.

Toujours au sommet

Chaudière-Appalaches reste encore au premier rang pour le nombre d’entreprises acéricoles (3272), la production de sirop d’érable (41,9 millions de livres) et le nombre d’entailles (17,8 millions). Le rendement par entaille (2,35) est toutefois l’une des plus faibles au Québec.

«En Beauce, la majorité des producteurs ont atteint 50 % ou plus de leur quota. Plus on monte vers le nord, plus ça a été difficile. Avec la saison entrecoupée qui s’est étirée de février jusqu’en mai, les acériculteurs ont produit du sirop clair ou ambré, mais beaucoup moins d’extra clair», précise Marcel Larochelle.

À l’ouest de la province, la Montérégie et le Centre-du-Québec ont connu une très bonne, voire une excellente saison. «Par contre, les gros producteurs au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie ont eu ça difficile. On s’en tire bien ici, même si une saison trop longue amène des problèmes dans la gestion des employés», affirme M. Larochelle.

Réserve stratégique

Selon la FPAQ, une saison acéricole comme celle en 2018 prouve l’utilité de la réserve stratégique de sirop d’érable. Son rôle est de pallier les impacts importants apportés par une fluctuation annuelle de la production sur la baisse ou la hausse des prix du sirop.

«Avec ce système, les producteurs peuvent transférer leur sirop hors contigent de la réserve sur le marché pour obtenir une paye similaire à une bonne saison. C’est une excellente police d’assurance», estime Marcel Larochelle.

Afin de soutenir les acériculteurs touchés par la faible récolte, la FPAQ a aussi adopté un plan spécial en trois étapes lors de son assemblée annuelle en mai dernier. Les détails sont affichés sur le fpaq.ca.