La saison des petits fruits est lancée

AGRICULTURE. Les producteurs de petits fruits de la région ouvrent leurs champs à l’autocueillette ces jours-ci, malgré un printemps tardif.

La fraise est certainement le petit fruit le plus connu et le plus cueilli. La région se distingue avec près d’une cinquantaine de producteurs bien répartis sur tout le territoire. Le lancement officiel de la saison chez l’entreprise Camerises St-Philippe de Saint-Anselme a toutefois permis de connaitre cet autre petit fruit de plus en plus apprécié.

La framboise est généralement prête deux semaines après le début des fraises, soit vers la mi-juillet. La neige abondante de l’hiver dernier a causé quelques bris de tiges. Dans certaines framboisières, le rendement sera moins élevé que la normale, mais la récolte sera tout de même au rendez-vous. S’il y a moins de producteurs qu’auparavant, une vingtaine d’entreprises offrent encore la chance d’en cueillir. Les variétés d’été vont produire jusqu’au début du mois d’août.

La région compte aussi plus de 60 producteurs de bleuets géants. Fait moins connu, il y a également de bonnes superficies cultivées en bleuets sauvages, la majorité étant située dans le sud de la MRC de Montmagny, près de la frontière américaine. La récolte des bleuets débute généralement un peu plus de deux semaines après les framboises, soit début d’août.

L’autocueillette à la mode

Quelques producteurs de la région s’étaient déplacés pour le lancement de la saison des petits fruits.

Le printemps a été frais et de nombreuses gelées printanières sont survenues. La saison est, malgré tout, en retard d’à peine deux ou trois jours par rapport à l’année dernière selon Christian Lacroix, agronome à la Direction régionale du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation.

«Tout ce que l’on récolte à ce temps-ci de l’année, les fruits se sont formés l’automne dernier. Si nous avons un bel automne, pas trop de pluie et qui s’étire, les bourgeons à fruits vont s’emplir et porter plusieurs fruits. Pour l’hiver, il faut qu’il soit le plus tardif possible et une bonne quantité de neige pour protéger les plans.»

La météo des derniers mois ne devrait pas trop affecter les récoltes à son avis. «Si on regarde la fraise en particulier, il faut se rappeler que nous avons eu du temps très froid à Noël et il y a eu quelques pertes de plants en raison du gel, particulièrement au sud de Chaudière-Appalaches. Les pertes ont été quand même limitées, car il y avait de la neige. Les rendements devraient tout de même être dans la moyenne.»

M. Lacroix s’attend à une récolte légèrement inférieure à la moyenne pour la framboise. À l’inverse, le bleuet devrait faire l’objet d’une excellente saison. «La camerise est moins tributaire du froid, car c’est un fruit très rustique et dont les croisements viennent de Sibérie. Les plans ne gèlent pas», précise-t-il.

Il ajoute que la région Chaudière-Appalaches se distingue par rapport au reste du Québec. «Il y a de l’autocueillette partout dans la région, de L’Islet à Val-Alain en passant par le sud de la Beauce. C’est encore dans les mentalités chez nous de faire des réserves, contrairement à d’autres régions qui privilégient le marché du gros. Ici, la majorité des producteurs ouvrent à l’autocueillette.»