Production porcine: un important centre de recherche et de formation à Armagh
AGRICULTURE. Un projet majeur verrait bientôt le jour à Armagh, soit une maternité de recherche et de formation en production porcine.
La production porcine québécoise requiert des installations de recherche à la fine pointe de la technologie et souhaite un environnement stimulant pour former et motiver la relève. Ce désir est partagé avec la Commission scolaire Côte-du-Sud (CSCS) depuis quelques années, à la suite de l’incendie, en 2014, du Centre d’excellence en production porcine (CEPP), qui offrait de la formation.
«Nous sommes près d’une annonce, mais il reste encore quelques détails à régler. Il est certain que le projet nécessite de faire plusieurs rencontres et démarches, il est donc normal que des éléments partiels d’information soient sortis publiquement. Nous avons dû, par exemple, rencontrer des producteurs afin de convenir d’ententes d’épandage pour la disposition du lisier produit par les 600 truies qui seront en élevage. Plusieurs présentations du projet ont aussi été réalisées au cours de la dernière année, pour s’assurer de l’appui des différentes organisations œuvrant dans le secteur», confirme Jacques Faucher, directeur général du Centre de développement du porc du Québec (CDPQ).
Les discussions avec le gouvernement du Québec nécessitent une certaine coordination également. Trois ministères différents sont impliqués dans les conversations, soit le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation et le ministère de l’Économie des Sciences et de l’Innovation, principal bailleur de fonds du projet.
Pourquoi Armagh ?
Même si ce choix ne peut encore être reconnu comme officiel, la municipalité d’Armagh aurait finalement été retenue après l’étude de plusieurs critères, précise M. Faucher. «Les normes actuelles recommandées pour assurer la santé du troupeau dans une nouvelle construction de maternité porcine stipulent qu’il ne doit pas y avoir de bâtiments porcins dans un rayon de trois kilomètres, c’est ce que nous avons trouvé à Armagh, avec un site n’ayant aucun établissement porcin à moins de six kilomètres. Il fallait aussi demeurer sur le territoire de la CSCS à une distance d’environ 35 à 40 kilomètres du Centre de Formation agricole Saint-Anselme (CFA) pour éviter les transports de longues distances».
Initié par le CFA, en collaboration avec le CDPQ et la CSCS, le projet a pu évoluer grâce à l’apport de toute la filière, poursuit-il. «Des comités ont été mis en place pour analyser différents besoins, dont la localisation, pour tenir compte des aspects de santé du troupeau, et le choix des équipements requis pour effectuer la recherche, notamment en alimentation. Nous avons eu le privilège de bénéficier d’une expertise concertée de plusieurs personnes œuvrant dans des organisations qui peuvent être en compétition les unes avec les autres sur les marchés, mais qui voulaient contribuer à leur façon et ensemble.»
Le projet a nécessité près de deux ans de préparation jusqu’à maintenant, étant donné son ampleur. «Il n’y aura rien d’aussi technologique au Canada et ce concept sera même assez unique dans le monde, considérant l’aspect formation. La problématique de la main d’œuvre est majeure, il y a un enjeu de former la relève, et aussi, avec les résultats de la recherche, celui de demeurer compétitif dans le secteur agricole», insiste M. Faucher.