Service de garde: un couple de Saint-Vallier dénonce les délais

GARDERIE. Un couple de Saint-Vallier critique le processus actuellement en vigueur dans l’attribution de nouvelles places en garderies, particulièrement la législation en place et l’incapacité du système à suivre les besoins locaux dans des délais raisonnables.

Charles-Hugo Maziade et sa conjointe, Véronique Lajoie se sont d’ailleurs adressé récemment au premier ministre du Québec, François Legault, espérant une meilleure écoute à leurs doléances. Celles-ci concernent surtout les changements à la règlementation, combiné à la lourdeur de la tâche, ce qui compliquent davantage les choses et allonge les délais.

Les besoins sont sensiblement les mêmes que ceux qu’évoquait Mme Lajoie dans nos pages en octobre 2019. ( Voir texte ci-joint: https://www.lavoixdusud.com/2019/10/16/service-de-garde-des-parents-lancent-un-cri-du-coeur/ )

Elle notait déjà, l’automne dernier, que les services de garde fermaient ou étaient à grand risque de fermer partout sur le territoire de Bellechasse. Le nombre de places conventionnées disponibles devenaient lui aussi périlleux pouvant difficilement répondre aux besoins.

La succursale de Desjardins à Saint-Vallier est fermée depuis novembre 2019.

L’idée d’un projet qui serait aménagé dans les locaux de la caisse Desjardins à Saint-Vallier avait alors été évoquée, alors que la fermeture du centre de service venait d’être annoncée et qui est inoccupé depuis le 8 novembre 2019. Si le montage du projet a évolué depuis, la possibilité de le mettre sur pied n’a pratiquement pas avancé, déplorent-ils.

Celui-ci a été pensé en collaboration avec le CPE Belle Enfance à Saint-Raphaël qui détient actuellement 60 places dans ses installations et propose 34 places additionnelles pour un point de service à Saint-Vallier, résume Karine Leblond, directrice du CPE Belle Enfance. «

Les plans d’architecte sont prêts, le budget est fait et on serait prêt à aller de l’avant. Nous sommes en communication régulièrement avec les gens de la caisse Desjardins, car ceux-ci ont des comptes à rendre à leur conseil d’administration. On sent que la caisse aimerait qu’on voit un dénouement bientôt, tout comme nous, alors on ne voudrait pas perdre cette opportunité-là ». Incidemment, uniquement pour le CPE de Saint-Raphaël, 107 places étaient en attente il y a quelques jours à peine.

Un mécanisme à revoir

Pour répondre à ses besoins immédiats, Véronique Lajoie indique que la seule solution pour elle, aujourd’hui, est de chercher des lieux à Lévis. « Nous avons eu un troisième enfant au cours de la dernière année. Il n’y a pas de place pour nous à Berthier-sur-Mer, Beaumont et même dans les hauts du comté. Nous avions trouvé un endroit qui a toutefois fermé. Pour faire vivre mon entreprise, je vais devoir aller à Lévis. »

Le message du couple est simple. Il aimerait que le gouvernement le voit comme une belle solution pour lui permettre de revoir son processus. « Nous souffrons du manque d’agilité du système à réagir rapidement lorsqu’il y a un manque flagrant de places en service de garde de qualité et durables. Nous avons entrepris, comme parents, de participer à la solution en tissant un partenariat avec un CPE, impliqué les élus du milieu, les familles et les entrepreneurs allant jusqu’à établir un partenariat d’acquisition d’un bâtiment en plus d’obtenir une participation financière de la municipalité et engagé une firme d’architecte , tout ça en deux mois », résume M. Maziade.

« En décembre 2019, tout était prêt pour régler une crise importante de pénurie de sur notre territoire. Nous pouvions donc espérer, en mars 2020, à la suite de quelques travaux, accueillir nos premiers groupes d’enfants dans ce nouveau CPE.  Malheureusement, il faut suivre les délais d’un système trop lourd qui ne prend pas le soin de répondre aux besoins du milieu. Un an est maintenant passé et on ne peut pas dire qu’on a avancé », ajoute-t-il.

L’idée d’une garderie temporaire a aussi été évoquée, sauf que les règles en place interdisent ce genre d’établissement sans permis et les délais pour obtenir les autorisations sont très longs, juge M. Maziade qui demande au gouvernement de ne pas empêcher l’élan des acteurs locaux mobilisés pour répondre à la problématique existante et de trouver une façon d’autoriser le projet.